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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 08:59

Texte de la déclaration commune lu par l'UNSA à l'occasion du 1ier Mai 2011 à Reims.

1er mai 2011

Déclaration commune

CFDT - CGT – FSU – Solidaires – UNSA

 

 

La CFDT, la CGT, la FSU, Solidaires et l’UNSA rappellent que le 1er mai, est une journée de solidarité internationale du monde du travail. Ce 1ier mai 2011 prend un relief particulier dans un monde marqué par des évolutions majeures.

Partout dans le monde, des femmes et des hommes réaffirment  la nécessité d’avoir des syndicats forts, libres, démocratiquement choisis par les salariés pour porter leurs revendications et défendre leurs propositions. On ne peut oublier que dans de nombreux pays, la démocratie est bafouée, des syndicalistes sont pourchassés, emprisonnés, assassinés. Ailleurs, le syndicalisme est interdit. Notre manifestation est aussi un acte de solidarité avec ces salariés qui revendiquent le droit de se réunir pour se défendre.

 

Les organisations CFDT - CGT – FSU – Solidaires – UNSA expriment leur soutien aux peuples des pays arabes qui se soulèvent pour la dignité et la liberté. Partout dans le monde, cette onde de choc salutaire bouscule les dictatures et porte un message d’espoir de liberté, de démocratie et de progrès social.

Elles font aussi du 1er mai une journée de solidarité européenne en dénonçant les politiques d’austérité imposées par les Etats membres de l’Union et les Institutions européennes pour « assainir » les dépenses publiques. Les salarié(e)s ne doivent pas payer le coût d’une crise dont ils ne sont pas responsables. Avec  la Confédération européenne des syndicats, nous rejetons le « vaste ensemble de mesures » de gouvernance économique adopté par le Conseil européen des 24 et 25 mars dernier dont le « Pacte pour l’Euro plus ». En effet, ces décisions, conformes aux plans d’austérité mis en œuvre dans toute l’Union européenne, ont des conséquences sociales désastreuses.

Nous dénonçons ces politiques, inefficaces économiquement et injustes socialement, qui ne s’attaquent pas aux véritables causes de la crise. Certes, contrainte et forcée, la zone euro institue un mécanisme européen de stabilité (MES) qui renforce le pilier économique de l’Union économique et monétaire mais elle met aussi en place un véritable pacte de régression sociale. Les Etats membres et les institutions européennes doivent prendre en compte les revendications de la CES et de tous ses syndicats affiliés pour une Europe du progrès social.

La CFDT, la CGT, la FSU, l’UNSA et Solidaires refusent le Pacte « Merkel-Sarkozy ».

C’est la première fois que le mouvement syndical franco-allemand s’unit pour répondre à une initiative de leurs Etats. Ce pacte de compétitivité est un danger pour l’Europe sociale. Il met la pression sur les salaires et s’en prend à l’autonomie de négociation des partenaires sociaux. Ces actions syndicales s’inscrivent dans la campagne de la CES contre l’austérité, pour une Europe sociale, pour des salaires équitables et pour l’emploi.

En France, le 1er mai 2011 se déroule dans un contexte de crise économique et sociale qui creuse les inégalités et mine la cohésion sociale, un contexte de tension sociale toujours forte liée aux préoccupations des salariés en matière d’emploi, de salaires et de conditions de travail qui se sont exprimées fortement dans les mobilisations de 2009 et 2010 face à la crise et à la réforme des retraites.

Les organisations syndicales présentent à cette tribune rappellent le combat qu’elles ont mené dans l’unité syndicale pour défendre le droit à une meilleure retraite. Le gouvernement et les parlementaires ont fait le choix contraire. Les salariés devront travailler plus longtemps, pour en réalité, voir leur retraite et leur pension diminuer. Quant à la question de la pénibilité, la solution choisie par le gouvernement et votée par le parlement, ne répond pas à l’exigence de justice et d’équité à l’égard des salariés les plus exposés aux conditions de travail les plus difficiles.

C’est la raison pour laquelle la CFDT, la CGT, la FSU, l’UNSA, et Solidaires ont adopté une déclaration commune et ont fait du 28 avril, journée mondiale de l’OIT pour la sécurité et la santé au travail commémorant les victimes des accidents du travail et des maladies professionnelles, une grande journée pour la prévention et l’amélioration des conditions de travail, la reconnaissance et la réparation de la pénibilité.

 

 

Les aspirations à une juste réparation des conséquences de la pénibilité du travail sur l’espérance de vie font partie des raisons profondes des mobilisations des salariés tant dans le privé que dans le public. De façon plus large, toute souffrance au travail doit être combattue et le travail doit être réhabilité.

 

L’influence de la pénibilité du travail sur l’espérance de vie a été reconnue par la loi réformant les retraites de 2003 en prévoyant dans son article 12 une négociation au niveau interprofessionnel. Toutes les organisations syndicales ont porté un dispositif permettant à la fois de prévenir les mauvaises conditions de travail et de compenser les effets liés à l’exposition aux pénibilités entre autre, par un départ anticipé.

 

Les négociations engagées de 2005 à 2008 n’ont pas abouti. Pourtant les travaux menés tant par les experts, les chercheurs et les négociateurs ont apporté de nombreux éléments permettant de penser qu’il est possible de définir, de prévenir et de réparer les pénibilités subies.

La réforme des retraites du 9 novembre 2010 ne répond pas à l’un des objectifs fixé par les organisations syndicales : permettre à des salariés usés prématurément à cause de leurs mauvaises conditions de travail et ayant une espérance de vie réduite, de vivre une retraite en bonne santé d’une durée équivalente à d’autres salariés non exposés

Les projets de décrets sur la pénibilité viennent d’être rejetés par les organisations syndicales dans les différentes instances de concertation.

 

Ce dispositif, basé sur une approche médicale, ne répond pas aux exigences des salariés ayant été exposés aux facteurs de pénibilité de partir plus tôt à la retraite.

Ce dispositif n’est pas équitable et s’apparente à un véritable parcours du combattant pour faire reconnaître son IPP (incapacité permanente partielle) au titre de la pénibilité.

La durée minimale d’exposition de 17 ans est exorbitante et le cumul des expositions n’est pas pris en compte.

L’absence de représentants des salariés au sein de la commission pluridisciplinaire laisse place à l’arbitraire.

Les négociations de branches ou d’entreprises qui vont s’ouvrir doivent prendre en compte les organisations du travail, les modes de management, la place des salariés dans les modes de production et les inégalités Femmes-Hommes. Elles doivent permettre d’allier prévention, aménagement des carrières professionnelles et réparation avec une juste compensation des conséquences de la pénibilité sur l’espérance de vie.

Dans la fonction publique, « le service actif » ne répond qu’imparfaitement et partiellement à la prise en compte de la pénibilité. Des discussions doivent s’engager.

 

Partout en France nos organisations participent  aux manifestations unitaires pour :

 

Donner la priorité à l’emploi par des politiques économiques et sociales prenant appui sur une réelle politique industrielle qui réponde aux impératifs écologiques et des services publics de qualité, favorisant la réduction des inégalités. Prioriser des mesures en faveur des jeunes.

 

Mettre fin au non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Mettre fin à cette Révision Générale des Politiques Publiques qui sacrifient, tant les usagers que les agents des fonctions publiques au détriment d’un service public de qualité, harmonieusement réparti sur l’ensemble de notre territoire.

La question de l’emploi public, des services publics et de la fonction publique sont au cœur de nos inquiétudes. En effet, ce serait une erreur de poser cette question comme le problème des seuls fonctionnaires. Il s’agit d’un problème citoyen, il s’agit de la société de demain, il s’agit des valeurs solidaires, républicaines de ce pays.

Nous avons besoin de plus de service public, parce qu’il est au service de tous les citoyens, parce qu’il est le garant de cohésion sociale.

 

Améliorer les salaires, les pensions et le pouvoir d’achat, permettre à chacun de vivre dans la dignité en garantissant le droit pour toutes et tous à une protection sociale solidaire et de haut niveau tout au long de la vie.

Le pouvoir d’achat des actifs comme des retraités ne cesse de baisser. Alors que les prix flambent, le gouvernement met en place « le panier des indispensables ». C’est une mauvaise réponse à la situation dégradée du pouvoir d’achat que nous subissons depuis plusieurs années. La vraie réponse à la question du pouvoir d’achat c’est l’augmentation des salaires, des pensions et des retraites.

 

Faire reculer les inégalités entre les femmes et les hommes. L’écart salarial entre les hommes et les femmes persiste, aggravé par l’augmentation du travail précaire et notamment le temps partiel imposé réservé à 80% aux femmes. Quant à l’accès des femmes aux postes à responsabilité, là aussi, le bilan, dans le secteur privé comme dans le secteur public, démontre que les femmes se heurtent toujours au « plafond de verre » qui bloque leur évolution de carrière.

 

Les organisations syndicales réunies ce premier mai, dénoncent les cadeaux fiscaux faits aux plus riches. Le bouclier fiscal doit être supprimé. L’impôt sur les grandes fortunes doit être maintenu. Les profits sur les échanges des capitaux doivent être taxés. Elles militent pour une réelle réforme fiscale. La justice fiscale est une exigence.

 

Lutter pour l’égalité des droits et contre toutes les discriminations, notamment concernant tous les travailleurs migrants.

Sur cette question, la CGT, la CFDT, l’UNSA, Solidaires et la FSU affirment avec force que La préférence nationale  n’est pas compatible avec le syndicalisme !

La situation sociale est grave : 5 millions de demandeurs d’emploi, 8 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées… L’accroissement des inégalités et des injustices mine la cohésion sociale. L’absence de perspectives, un dialogue social insuffisant, provoquent interrogations et désarroi face à l’avenir.

Dans ce contexte, les organisations syndicales, ne peuvent rester indifférentes à l’utilisation de la situation sociale pour promouvoir certaines thèses dans le débat public comme le fait le Front national. La thèse de la préférence nationale est antinomique avec les valeurs fondamentales du syndicalisme. L’exclusion, le rejet de l’autre, le repli de la France sur elle-même et la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, ne peuvent conduire qu’au pire.

Les organisations syndicales agissent quotidiennement pour rechercher et exiger des réponses face à cette situation sociale ; en matière d’emploi, de pouvoir d’achat, d’égalité des droits… Leur action est portée par les valeurs qui sont celles du syndicalisme au cœur desquelles figurent la solidarité entre tous les salariés et la lutte contre toutes les formes de discrimination.

Les organisations syndicales CFDT – CGT – FSU – SOLIDAIRES – UNSA sont déterminées à empêcher l’instrumentalisation du syndicalisme par le Front national qui n’est pas un parti comme les autres et dont les orientations sont à l’opposé des valeurs qu’elles portent. Les organisations syndicales sont aussi garantes du respect de ces valeurs au sein de leurs organisations et par leurs militants.

 

L'exigence d'une vie meilleure faite de justice sociale, du respect des droits fondamentaux, d'un travail décent, reconnu et valorisé doit se faire entendre.

 

Restons mobilisés pour le « vivre ensemble », la solidarité entre les salariés et l'égalité des droits, le choix de la paix, le choix du social. C’est de cette façon que reculeront l'exclusion, le racisme, le rejet de l'autre.

 

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